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Fidèles à notre tradition d’ouvrir notre espace chaque année avec une exposition venue d’un « ailleurs » (voire d’un ici) différent de celui qui nous définit (les Outre-Mers au sens large) nous sommes heureux de recevoir aujourd’hui Choukry Benmansour.
Cher Choukry Benmansour, soyez le bienvenu à l’Espace Culturel Louis Delgrès. Je ne vais pas détailler ici votre parcours, dont la sinuosité rappelle les lignes de certaines de vos toiles, et qui va de l’Algérie à Nantes, en passant par le Mexique et sûrement bien d’autres pays, car vous êtes de toute évidence un individu curieux (au bons sens du terme !).
Vous avez choisi comme titre de votre exposition « Alliance entre deux mondes » et vous nous en expliquerez peut-être tout à l’heure le pourquoi.
Pour ma part, il mesemble que la plus grande richesse de votre travail est de nous montrer qu’il n’y a pas deux mondes mais un seul. Au-delà des clivages économiques et culturels qui partagent notre planète (en pays développés et sous-développés ; ou en Nord/Sud ; ou encore comme on disait à l’époque de Frantz Fanon : en Premier et Tiers-monde) ; au-delà de ces clivages, donc, vous nous montrez de façon éclatante qu’il n’y a qu’un monde, une humanité, un Univers (uni et divers à la fois).
Ce monde-un ou Tout-monde, pour reprendre les mots d’Edouard Glissant, vous l’avez exploré d’abord grâce aux mathématiques, qui est votre métier premier. Par là, vous vous insérez tout naturellement dans une culture multiséculaire faite de transmission et des correspondances : car l’histoire des mathématiques est peut-être celle qui relie le mieux notre Humanité : on connaît l’apport des Arabes au développement des mathématiques, aussi bien en faisant le lien entre l’Inde et l’Europe, qu’en sauvegardant le patrimoine scientifique grec pendant le Moyen Age, et enfin à travers de nombreux progrès et inventions comme l’algèbre. Il faut citer également la géométrie, car elle tisse un lien évident entre la science, l’art et le sacré, comme en témoigne l’art islamique en Afrique du Nord mais aussi sur notre continent, à Grenada ou à Cordoue, dans cette péninsule ibérique qui connut pendant quelques siècles une expérience rare de vie en commun entre Juifs, Chrétiens et Musulmans.
Cette triade (science-art-sacré) me paraît essentiel pour comprendre votre démarche. J’ai appris que vous êtes arrivé à l’art à partir de l’observation d’une toute petite pierre de moins de deux centimètres, qui a été la source de votre big-bang créatif. Cette pierre a fonctionné comme matrice (qui dit « matrice » dit « mater », « mère », engendrement) de votre créativité, et comme support aussi par moments. Le minerai renferme un mystère fait de matière, de textures, de couleurs. Dans votre rapport avec la pierre je vois comme un écho de la méditation du protagoniste du Siècle des Lumières d’Alejo Carpentier, qui passait des heures à contempler un coquillage, sa spirale parfaite, et qui y voyait une sorte de lien secret entre microcosme et macrocosme.
L’homme a réussi à voyager dans l’espace, a laissé son empreinte sur la lune, ce petit caillou sidéral qui tourne autour de nous. Il a réussi à explorer l’infiniment petit, le microscopique et maintenant la nanométrique. Votre petit caillou à vous contient lui aussi le grain de sable et le morceau de planète, l’infiniment petit et l’infiniment grand, et on comprend qu’il ait pu déclencher chez vous cette vocation d’artiste.
Mais cette vocation prend ses racines aussi dans votre histoire personnelle, à travers le figure de votre père, Abdallah Benmansour, peintre lui aussi et qui vous a sans doute transmis son amour de l’art.
Votre peinture puise son inspiration dans la Nature, en témoignent les titres de vos travaux qui renvoient aux espaces terrestres (Marécages, Sahara) ou marins (Corail, Fonds marins), au monde végétal (Le Verger, Orchidées, Les fuchsias, Les feuilles mortes), aux paysages (Un matin de brume, Sieste pastorale), voire aux forces telluriques (Eruption volcanique). Cette Nature de toute évidence vous a fasciné dès votre enfance (je vous cite) :
« Quand j’étais un petit enfant (…) j’aimais mes excursions dans des jardins naturels, où on entend la voix du Grand Esprit dans le chant des oiseaux, dans le ruissellement de puissants cours d’eaux et dans l’odeur agréable des fleurs. C’est au travers de ces lieux offerts par la terre que l’homme peut trouver la paix et l’harmonie ».
C’est là votre jardin d’Eden à vous, un lieu de retrouvailles avec vous-même et avec le cosmos, espace-temps de recueillement où vous devenez un observateur « naïf » qui retrouve les choses primordiales (« une pierre, un arbre, une feuille, le vent, toutes les couleurs… »). Mais de cette observation solitaire du monde nous revient par la suite votre « Perception subjective », qui me rappelle la maxime de Juan de Mairena, un des hétéronymes du grandpoète espagnol Antonio Machado : « a la ética por la estética » (« on arrive à l’éthique par l’esthétique ») ; c’est-à-dire que la recherche du bon(heur) passe par la recherche du beau.
Avant de vous donner la parole, il faut rappeler que cette exposition est aussi un hommage à Frantz Fanon (1925-1961), qui a été au centre de nombreuses activités dans l’année qui vient de s’écouler à l’occasion du cinquantenaire de sa mort. Martiniquais et Algérien, combattant de la Libération, puis militant pour l’indépendance de l’Algérie, Fanon a toujours vécu dans l’engagement : il s’est battu pour la décolonisation sur le plan politique, bien sur, mais aussi pour la décolonisation des esprits, un combat oh combien difficile contre tous ces traumatismes et préjugés ancrés dans la conscience et l’inconscient des colonisés ; ce combat contre l’aliénation il l’a mené en tant que psychiatre, en tant qu’essayiste, en tant qu’homme tout court.
Dans le conte du Graal, la mère de Perceval conseille à son fils de toujours demander le nom à ses compagnons de route, car « C’est par le nom que l’on connaît l’homme ». Or, je note que le mot « Fanon » désigne en français une « pièce d’étoffe suspendue et déployée au bout d’une lance (…) pour servir de signe de ralliement ». De l’étoffe qui sert comme drapeau et signe de ralliement guerrier à la toile qui sert comme signe de ralliement tout court il n’y a qu’un pas…
J’ajoute que votre prénom « Choukry », signifie en arabe « de nature reconnaissante ». Mais aujourd’hui c’est à nous de vous dire « choukrane », ou « gracias », ou « Tlazocamati » (en nahuatl, la langue des anciens Aztèques du Mexique) ou simplement « Merci ».
Raúl Caplán
Arts plastiques :
Choukry Benmansour à El Teatro
Entre couleurs et questionnements...
D'un continent à un autre, les inspirations de Choukry Benmansour se font multiples et s'enrichissent pour une exposition haute en couleur. Il nous propose, ici, à travers ses toiles, sa vision et ses compositions.
De son père, artiste de renommée en Algérie, il hérite certainement, de la sensibilité qui lui permet de peindre. En Tunisie, son travail est prolifique. La matière recherchée, riche et dense de sa peinture vient nous transporter dans les lignes sinusoïdales de ses tableaux. Il semble concilier ainsi pensée et concept, perception et abstraction. Il explore différentes techniques et manières de faire, afin d'explorer l'irrationnel, l'imprévisible... Délivrant sa vision d'une société en mutation.
De la " Terre d'Afrique " à La " profondeur terrestre ", " L'effervescence " se trouve " Un matin de brume " en pleine " Eruption volcanique ". A chaque fois, s'ouvre le champ des possibles. Il suffit de presque rien pour que ses lignes entrecroisées deviennent, comme d'elles-mêmes, territoire, ciel, personnage, forme biologique ou cellulaire... Il faut porter attention à ce qui survient, à ce qui peut survenir. La matière se façonne, débordant de potentialités.
Les formes fixées alors, dans un de leurs déplacements, possèdent une instabilité essentielle, une indétermination. Elles se voient briller davantage au travers d'une résine apposée sur la peinture, la rendant lisse et miroitant la lumière.
Le redéploiement de certains motifs, formes, couleurs les transforme en symboles dont la signification nous demeure inconnue, témoignant d'un parcours intime propre à l'artiste.
Intéressé par le pouvoir thérapeutique des couleurs " langue maternelle du subconscient " d'après Jung (début du XXème siècle), Choukry Benmansour tente d'explorer ces dernières. Les couleurs agissent sur l'être humain le faisant apprécier tel ou tel tableau. Les civilisations anciennes (Égyptiens, Aborigènes, Amérindiens, Chinois...) observaient déjà, il y a des millénaires, les effets des couleurs sur le corps et l'esprit et croyaient en leur pouvoir thérapeutique. Outre ce pouvoir, pas moins de 140 expressions utilisent la couleur. Et Choukry Benmansour se pose la question de l'influence des couleurs sur l'être humain...
Le sens logique des mathématiques qu'il enseigne semble être ici oublié. S'il affirme que ces dernières l'aident à être méthodique et à probablement gagner du temps quand il peint, il travaille avec liberté sans qu'il paraisse y avoir ni début ni fin avec le seul désir que le spectateur fasse appel à sa propre imagination...jusqu'au 14 décembre 2009.
Nadia ZOUARI
J'ai été surpris, cet après midi, en échangeant quelques paroles avec une amie, que certaines personnes pensent que l'expression artistique, pour avoir de la valeur et du sens, doit refléter un état de malaise et de torture psychologique.
A mon sens une expression artistique est un moyen de transmettre un message autre que par le langage habituel. Il faut bien sûr pour cela en avoir les aptitudes. Et c'est ainsi qu'on est ou pas artiste. Le message transmis peut être en rapport avec l'actualité. On se révolte contre les injustices, les catastrophes naturelles, le manque de responsabilité de certains dirigeants. Mais il peut être aussi de l'ordre des sentiments et même du bien être.
A travers les équilibres de courbes et de couleurs, j'essaie de partager des états d'âme:
- un moment agréable d'une sieste adossé à un arbre (sieste pastorale: huile sur toile 50x70)
- des étonnements lorsque je m'aperçois que l'on connait davantage des planètes situées à des centaines de milliers de kilomètres de la terre et que l'on ne sait pas grand chose sur les abîmes (le secret des Abîmes: huile sur toile et technique mixte 90x90)
- la beauté d'un tissu (Sari: gouache 50x60)
- la majesté d'un rapace (majesté d'un envol: huile sur toile 100x150)
- une révolte contre l'intolérance et cette conviction universelle de détenir la vérité, de se situer au dessus des autres (perception subjective, huile sur toile 60x80)
La liste est longue, mais sans davantage d'intérêt.
Que dirions nous de certains grands chanteurs arabes pour ne citer qu'Oum Kaltoum ou Farid El Atrache? Leur grandeur n'étaient-elles pas dans la mélodie et la volupté de leur voix? Que dirions nous de ces écrivains qui manient bien la plume pour écrire des romans, de ces danseurs dont le mouvement subtil et sensuel nous laisse dans l'admiration ou de ses grands chefs, dont je partage la passion, et qui par un génie de création arrivent à des goûts et des saveurs nouvelles. Sont-ils tous dans la supercherie artistique?
Pour ma part, je n'ai jamais pu peindre dans un état de malaise. La suggestion m'est toujours venue à travers la beauté et la richesse de notre planète.
Choukry BENMANSOUR
Les civilisations anciennes (Égyptiens, Aborigènes, Amérindiens, Chinois...) observaient déjà, il y a des millénaires, les effets des couleurs sur le corps et l’esprit et croyaient en leur pouvoir thérapeutique. Elles savaient déjà qu’il existe une interaction entre l’énergie et la matière, entre la pensée et le corps."Les couleurs sont la langue maternelle du subconscient" déclarait Jung au début du XXe siècle. Depuis, plusieurs expériences scientifiques ont démontré de façon troublante que les couleurs provoquent des réactions physiologiques sur les êtres vivants.
"Rêve d'Or et d'Azur" huile sur toile 90x90
Dans certaines pratiques indiennes, on considère que les troubles de santé et les maladies résultent d’un déséquilibre, d’une disharmonie qui peut trouver son origine dans des erreurs d’hygiène de vie, des émotions négatives, des croyances et des pensées, ainsi que dans notre réaction naturelle à un choc physique ou psychologique. Les couleurs, alliées à d’autres thérapies naturelles, permettent à notre énergie vitale d’amener un état facilitant l’auto-guérison. Le corps, siège de la conscience, est composé de 5 éléments qui doivent être dans le juste équilibre. Ces 5 éléments sont l’air, le feu, l’eau, la terre et l’éther. Chaque élément correspond à une vibration lumineuse, à une vibration sonore et à certaines vibrations particulières des aliments. Si l’un de ces éléments est affaibli, il faut alors le stimuler par la couleur, les sons et les médecines naturelles appropriées. On peut utiliser simplement des verres filtrants à travers lesquelles la lumière solaire se teinte de la couleur. On expose ensuite certaines parties du corps à cette lumière colorée pendant un certain temps. La meilleure des choses à faire reste encore de tenter l’expérience par vous-même…
Maintenant que vous venez de prendre connaissance de l'influence des couleurs sur notre quotidien, on peut alors se poser la question pourquoi sont-elles également autant présentes dans nos expressions.
Choukry Benmansour est un artiste d’origine algérienne ayant résidé au Mexique, qu’il quitte sous peu pour d’autres horizons. Sa vadrouille artistique s’arrête, cette fois, en Tunisie à l’espace Caliga. Et c’est jusqu’au 24 janvier.
Les voyages de Choukry Benmansour lui font découvrir, tout au long de sa carrière artistique, des populations dont les différences religieuses et culturelles ouvrent à son esprit, avide de connaissance des hommes, de nouvelles perspectives de réflexion. Choukry Benmansour était au Mexique, là où il enseignait les mathématiques au lycée français. Mais l’éveil de sa vocation artistique va crescendo bien des années avant. Enfant, Choukry s’est montré sensible au domaine de la peinture. Son père Abdallah Benmansour est un peintre connu et reconnu dans son pays natal l’Algérie, là où il a été honoré du titre de peintre du «patrimoine national». Dès lors, Choukry s'adonne à l’art de la peinture. Il s'initie à la couleur au moyen d’une petite pierre de moins de deux centimètres, à première vue sans importance, mais qui lui vaut des dizaines de tableaux. Il le dit, d’ailleurs, en exprimant son penchant pour les petites escapades dans les grandes étendues de terre verdoyantes, «Quand j’étais un petit enfant dans un monde merveilleux, j’aimais mes excursions dans des jardins naturels, où on entend la voix du Grand Esprit dans le chant des oiseaux, dans le ruissellement de puissants cours d’eaux et dans l’odeur agréable des fleurs. C’est au travers de ces lieux offerts par la terre que l’homme peut trouver la paix et l’harmonie. Une pierre, un arbre, une feuille, le vent, toutes les couleurs…Les hommes qui vivent près de la nature ne seront jamais dans l’obscurité». Choukry Benmansour est un autodidacte qui s’est donné le luxe de scruter les principes fondamentaux de la perspective et de l’art dans son ensemble. Quelques conseils glanés ici et là auprès des peintres confirmés se sont ajoutés à ces acquisitions autodidactes. Son travail artistique consiste à créer un subtil jeu de transpositions à partir du même schéma initial. Seule la couleur change et quelques traits qui vagabondent ici et là au hasard de la rencontre de la toile et des tons colorés. L’artiste reproduit les mêmes toiles à l’huile sur des pierres peintes en acrylique. Choukry Benmansour place son art «dans une démarche permanente de recherche d’un équilibre délicat et fragile entre la couleur et la forme». Il affirme aussi que c’est le Mexique, cette contrée lointaine, qui, dit-il, lui a permis d’approfondir sa quête d’un équilibre quasi parfait entre la couleur et la forme. Son langage plastique personnel est une sorte de synthèse de ce que son œil d’artiste a pu observer sa vie durant. L’admiration qu’il voue au Mexique notamment s’est traduite dans son art, par un penchant pour les couleurs vives qui éclatent dans un chromatisme stupéfiant, déclinant une lumière diffuse. L'artiste projette le meilleur de son moi profond dans l'espace pictural. Son art se trouve aujourd’hui nourri de culture algérienne et imprégné d’autres cultures du monde. Pour cela, il lui suffit de faire appel à la multitude de ses souvenirs vécus qui ressurgissent des tréfonds de sa mémoire.
Mona BEN GAMRA